
Brochure avec des textes et tracts sur les événements de la campagne présidentielle 2007 et l’arrestation des incendiaires et dans une seconde partie une compilation de textes contre les élections et la démocratie, à télécharger en bas de page.
Pendant la campagne électorale des présidentielles 2007, un peu partout en France, des dizaines de permanences de tous bords sont attaquées (au moins cinq ont brûlé), des bureaux de votes et des relais télé sont sabotés. Et puis des voitures et des drapeaux français qui s’enflamment, des vitrines qui tombent…
D’la barricade et du pavé ! A Avignon, Montpellier, Villeurbanne, Paris et Millau, plusieurs personnes sont incarcérées pour s’en être prises à la démocratie et à ce système par diverses actions*. Ces actes parlent d’eux-mêmes et leur auteurs sont pour nous des camarades, des pyrotechniciens de la lutte des classes. Incarcérés, certains ont été lourdement condamnés et d’autres sont encore en attente de leur procès. Il est nécessaire d’organiser un soutien financier (frais de cantines, d’avocats, etc.), moral et politique.
D’où cette compile.
Pour survivre et espérer des victoires face au pouvoir, l’organisation collective et la solidarité sont des armes.
*31 mars, Avignon, incendie d’une permanence électorale du PS ; 22 avril, Montpellier incendies de « voitures de bourges » dans le centre ville ; 22 avril, Millau, sabotage de trois relais de télévision ; 22 avril, Paris, incendies de voitures dans Paris ; 11mai, Villeurbanne, incendie d’une permanence électorale de l’UMP ; 11 mai, tentative d’incendie d’une voiture devant le Fouquet’s.
La compile classe… contre classe ! c’est :
Une brochure de 40 pages avec des textes et tracts sur les événements de la campagne présidentielle et l’arrestation des incendiaires et dans une seconde partie une compilation de textes contre les élections et la démocratie, avec des textes de Archinoff, Durruti, Gilles Dauvé, Alexandre Berkman, Léon de Mattis, certains tirés des revues Mordicus, L’envolée, Cette Semaine, Tous le monde dehors, Echange.
Sommaire:
Textes sur les événements
Rappel des faits
Que crève la démocratie !
La rupture tranquillou
La démocratie quelle connerie
A fond la caisse
Le problème ce n’est pas la luciole mais bien la nuit
Le geste était simple, plein en lui-même
Il fallait se décider à lutter contre le système
Textes contre la démocratie
Démocratie (définition anarchiste)
Démocratie (définition mordicante)
Des chiens de garde à plus savoir quoi en flammer
Mort à la démocratie
Discours de Durruti
La démocratie n'est pas la dictature,
mais la prépare et s'y prépare
Le capitalisme moderne est sage
Réflexions sur quelques mythes électoraux
L’élection est un exercice vain
La prison
RAPPEL DES FAITS
31 mars, Avignon : Grégory et Damien sont arrêtés, accusés de l’incendie d’une permanence électorale du PS. Ils sont mis en examen pour « dégradation par incendie ou moyen dang ereux
pour les personnes » et incarcérés au centre pénitentiaire du Pontet. Libérés sous contrôle judiciaire les 20 et 21 juin, ils sont en attente du procès.
22 avril, Montpellier : Quatre camarades sont accusés de l’incendie de « voitures de bourges » le soir du 1er tour des présidentielles. Quentin est incarcéré à Villeneuve-les -Maguelone jusqu’au 6 juillet. Mis en examen pour « tentatives de dégradation par incendie » et « détention ou transport de substances ou produits incendiaires ou explosifs », ils sont sous contrôle judiciaire et en attente du procès.
22 avril, près de Millau : trois relais sont sabotés, privant de 4000 à 10 000 habitants de télévision, radio et téléphonie portable, et par là même de soirée électorale. Les lignes sont rétablies au
bout de quelques heures, sans que personne n’ait été mis en cause.
A l’issue d’une enquête, deux personnes sont arrêtées le 13 septembre.
Si le premier est relâché sous contrôle judiciaire, le second, Guilhem, est incarcéré puis relâché et assigné à résidence surveillée le 2 octobre 2007.
Mis en examen pour « dégradation de bien d’autrui, d’objets d’utilité publique et d’association de malfaiteurs », ils sont en attente du procès.
La prison est plus que jamais à l'ordre du jour. Par la lutte quotidienne et parfois collective
de la part des détenus pour l'amélioration de leurs conditions comme du côté des pouvoirs, la prison est devenu objet de débats.
Pour ces derniers, ce n'est pas bien sûr son existence qui est en cause mais plutôt la question de mieux la gérer. Une loi de réforme est ainsi en cours de vote en France sous prétexte d'améliorer les conditions de détention et les droits des prisonnierEs**.
On a déjà vu que ces " améliorations " s'accompagnent de la construction de nouvelles geôles mais, plus encore, il s'agit de voir que ces mesures sont désormais possibles parce que la prison n'est pas un lieu privilégié de contrôle et de redressement des individus (le salariat et le traitement de la misère couplés avec les dispositifs policiers y suppléent bien à l'extérieur) mais aussi nécessaire pour s'attaquer aux réfractaires qui refusent dedans comme dehors de se soumettre à l'ordre autoritaire
et capitaliste. Non pas que la classe dangereuse ait disparue, mais la menace et les dispositifs sont suffisamment vastes pour que la réforme des prisons vise en priorité à isoler puis enfermer (au sens totalisant) ces derniers. L'introduction du bracelet électronique, la limitation des détentions préventives
par l'assignation à résidence et le pointage, les possibilités de travail à l'extérieur puis le sommeil à l'intérieur, toutes ces mesures et réformes qui abolissent en les banalisant les murs physiques des prisons ne font ainsi qu'accentuer la pression pour trier les irrécupérables des autres.
Extrait de la brochure n° 2 (avril 2001),
Tout le Monde Dehors !
http://toutlemondehors.free.fr
* Au plan de construction de 13000 places supplémentaires
en prison (1987) succède le plan
4000 (1995) puis un plan de 13200 places (2002).
** Projet de loi pénitentiaire engagé par Élisabeth
Guigou en 2000 et abandonné en 2002.
La Prison
Les conditions d'enfermement […] se sont partout durcies.
Malgré les soupes psychologiques servies par les théoriciens de la " réinsertion " et des " peines alternatives ", on assiste au contraire à un développement strictement répressif de l'institution
carcérale. Son objectif premier à court terme reste l'isolement absolu pour les délits des individus considérés comme les plus dangereux par la remise en cause qu'ils font peser sur l'existence même de la classe dominante. La construction régulière de nouvelles prisons prouve non seulement que l'Etat a sans cesse besoin d'augmenter le nombre d'enfermés, mais aussi de moderniser ses culs de basse fosse dans le sens de l'isolement croissant d'une partie des détenus. En France, le plan de construction actuel* est ainsi axé sur de petites unités de moins de 500 prisonniers, qui se trouveront scientifiquement différenciés dans l'expiation de " leur " peine. L'importance du petit nombre de détenus par prisons est dicté par le fait que ceux/celles qui conçoivent les prisons pensent mieux contrôler et réprimer toute résistance collective, les grosses usines à punir comme Fleury Mérogis ne correspondant plus au besoin actuel basé sur le tout répressif avec une différenciation fondamentale entre détenus.
Il ne s'agit en effet pas de mélanger tout le monde, c'est-àdire de multiplier les possibilités d'unité et de luttes collectives, mais de sélectionner ceux/celles qui seront enfermés dehors (type bracelet électronique ou assignation à résidence), ceux/celles qui " profiteront " de deux types d'enfermement (hôpital psychiatrique/prison ou travail extérieur/prison) et enfin ceux/celles qui croupiront jusqu'à la fin sous l'oeil des caméras, des matraques, des lumières artificielles avec l'absence de contact humain, c'est-à-dire une mort lente assistée par des collabos nommés médecins ou éducateurs.
La prison n'est ainsi que l'iceberg d'une condition d'enfermement bien plus large et massive de la société toute entière. Loin d'être un univers si étrange et à part, elle est au contraire une partie intégrante de la société et toutes deux interagissent ensemble sous une dynamique commune appliquée à tous les individus : différenciation-isolement-anéantisement ! La lutte contre tous types d'enfermement (prisons, hôpitaux psychiatriques, centres de rétention, écoles,…) passe ainsi au-delà de la nécessaire solidarité par celle pour la réappropriation totale de la vie par chacunE, où que l'on soit, telle qu'on entend la mener.
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