Do it Yourself, techniques et philosophie

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Qu’est-ce que le Do It Yourself ?

Littéralement « fais le toi même », le DIY est non-profit. C’est à dire qu’il refuse la création à but lucratif dans le souhait d’émanciper l’initiative en l’affranchissant de l’intérêt vénal. Il est une alternative concrète au capitalisme et à l’économie de marché.

Peuvent être DIY la fabrication d’objets, le bricolage, la cuisine, l’art, la diffusion de propagande, tout ce qui est loisir et tout ce qui est nécessaire.

Le besoin de créer, le besoin d’indépendance face à l'industrie et aux grands groupes commerciaux et le besoin de trouver un savoir-faire autonome et personnel poussent à inventer des solutions pour faire le maximum de choses par soi-même, en opposition à la marchandisation dominante, tout en recherchant la gratuité ou les prix les moins élevés (le prix libre de soutien par exemple).

Le DIY peut s’apparenter à la base à une technique utilisée chez les anticonsuméristes divers et dans le milieu anarcho-punk, milieu qui ne s’est pas seulement distingué du rock par son simple son ou le contenu de ses paroles mais aussi par la manière dont les groupes musicaux et groupes d’action ont sut gérer leurs « affaires ». pour les groupes musicaux, c’est une pratique d’échange autonome réservée à la diffusion à l’intérieur du mouvement les oeuvres artistiques et politiques.

Il est dans l’optique du DIY de démontrer qu’il n’y a aucun service assuré par l’Etat dont la communauté ne puisse se charger, qu’il n’y a personne qui peut s’octroyer le droit de diriger nos vies en nous harcelant de taxes, de lois et de règles tout en vivant grassement et en s’accaparant le fruit de notre labeur.

A une époque de centralisation, de rationalisation technocratique et de manipulation du comportement, en constante augmentation, l’idée de ne pas compter sur les forces extérieures prédominantes dans la société pour fabriquer des produits à consommer, est une réelle évolution subversive. Le réseau DIY dépasse les frontières artificielles qui séparent inutilement les gens à l’esprit indépendant. Si à la longue, ce réseau se cristallise dans une frénésie d’éléments contestataires défiant les élites du pouvoir national et international, ou s’il reste simplement comme il est, suppurant et, par son existence même, tailladant la façade du consensus qui nous maintient de toute part dans la servitude, il est impossible de prévoir ce qu’il adviendra.

Qui sait ? peut être une révolution des rapports de production et de consommation et donc un changement du rapport de force ? une indépendance réelle face à l’Etat et aux multinationales ? Une révolution sans autre violence que celle du changement ?

« L’éthique motrice, derrière les efforts les plus sincères du punk et de l’anarchisme est le DIY : fais le toi même. Nous n’avons pas besoin de compter sur de riches hommes d’affaires, qui organiseront nos vies et nos passe temps dans leur intérêt. Nous pouvons le faire nous mêmes, et dans un but non lucratif. Nous, les anarcho-punk, sommes tout à fait capables d’organiser des concerts, d’organiser et d’assister à des manifs, de sortir des disques, de publier des fanzines, des brochures et des livres, de mettre en place des distributions par correspondance pour nos produits, de tenir des magasins de livres et de disques, de diffuser de la littérature, d’encourager les boycotts et de participer à des activités politiques. Nous faisons tout cela et nous le faisons bien ! »
Joel en 1991 dans Profane Existence N° 11/12 fanzine anarcho-punk américain (www.profaneexistence.com


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