
Brochure avec des textes de Rap de E.One, rappeur du groupe Eskicit, à télécharger en bas de page.
Retrouvez ces titres sur la mixtape "Out of time" disponible en CD.
L’homme révolté (Purists only - 2007)
On parle d’art, de Justice, d’esclaves qui subissent
Dans tous mes lyrics : sexe, rap et politique
On parle de son, de désirs, révolution et plaisirs
Pour me sentir ivre
Et pour ceux qui me suivent
On parle de rimes, d’écriture, de films, de torture
Je suis l’Homme révolté entre leurs murs
Le putain d’écrivain du réel, obsédé par les sirènes
Qui chante ses rêveries, perdu dans la nuit
Je suis l’Homme révolté, le pervers, le malade
Soul fighter, expert en toutes formes de parades
Car ici personne peut dire pourquoi je dois bosser
Au bord de leurs lois, à neuf trois centimètres du fossé
Parce que l’échéance arrive, l’objectif se précise
Dans une ambiance amère, lourde et répressive
Tu vois le genre, des flics, des rapaces et des croquemorts
Qui laissent faire mais voudraient me faire taire moi et mon folklore
Lyrics au nitrate, téléchargement pirate
Pas de miracle, juste donner de la fraiche
Aux puristes en dèche
C’est maintenant ! On passe à l’action
Conteste avec conviction toute formes d’oppressions
Donc si t’es partant
Gueule, proteste, montre leur la violence
Le poids des mots et leurs assonances
Douloureux temps modernes, nouveaux repères
Quand Aimé Césaire reçoit Sarkozy à bras ouverts…
(Refrain)
On parle d’art, de Justice, d’esclaves qui subissent
Dans tous mes lyrics :
Sexe, rap et politique
On parle de son, de désir, révolution et plaisirs
Pour me sentir ivre et pour ceux qui me suivent
On parle de rimes, d’écriture, de films, de torture
Je suis l’Homme révolté entre leurs murs
Le putain d’écrivain du réel, obsédé par les sirènes
Qui chante ses rêveries, perdu dans la nuit
Dur d’imiter le penseur aux pouvoirs illimités
Les auteurs hardcore dont je suis l’héritier
Chaque seconde de ma putain de vie consiste à rester conscient
Par amour du son et par goût du sang
Artiste de poing quatrième catégorie
Je suis l’apache, écrivain aux fléchettes métaphoriques
Dangereuse existence, heureuse coïncidence
Le système m’a donné la prose pour le remettre en cause
La rébellion ose, pose des charges dans vos chaines hifi
Ceux qui me connaissent savent que je suis un vrai hippie
Aucun paradoxe je rappe pour tous ceux qui sont lésés
Veulent quitter le béton, fumer et baiser !
Élever des chèvres, et pourquoi pas ?
Ça sera toujours mieux que produire de la merde
Pour tout un tas de bourgeois
Aucun réconfort du ciel, des nuits blanches, des ulcères
Des yeux grands ouverts qui font que je suis plus le même
(Refrain)
Encore libre (Purists only II - 2010)
A peine arrivé et déjà de retour, j’avais prévenu
Mes rimes sont devenues notre ultime recours
Toujours high, n’attendez pas qu’on atterrisse
Nous on lutte avec le style comme Angela Davis
Avance libre, sans s'en lasser, la foule entassée
Vibre au son d’une basse d’un beat encrassé
Ressasse les souvenirs en rimes ou en prose
Car l’avenir qu’ils proposent on peut s’en passer
De quoi je cause ? D’une vie sans but, désirs qu’on ampute
Les trajectoires déchues avant d’être vécues
Tous les exclus sociaux, métaphysiques
Les murs recouverts de mots taggués à l’encre acrylique
D’angoisses, de douleur, du temps qui passe
De drames, de crasse et de bâtiments sans couleur
Pourquoi je reste ? J’agis en primitif
Amasse les nouveaux textes et prépare le cauchemar définitif
Voici le meilleur MC…tout court
Quand je m’adresse à l’industrie
Qu’on emmerde toujours
Le sang qui bout
Et du son dans la moelle épinière
Nous, on se fout du rap cé-fran
Ça date pas d’hier
Avance libre
Hors du circuit des soumis et des vendus
Qui a fortiori finiront pendus
Car vu l’atmosphère lors de nos concerts
Normal que ceux qui prospèrent apparaissent tendus
Sur la route aux côtés des résistants
A Liège, à Paris, Madrid, Milan
Au front, voir des poings levés
Des joints et des sourires de cinglés
Porter l’étendard du hardcore indé
Pour les révoltés, les paumés, les haineux
Ceux qui encaissent la basse en plissant les yeux
On suit la même voie
Moi même si j’ai pris de la bouteille
Je m’endors toujours avec du Wu Tang…
Echos (Echos - 2008)
Le temps est un mensonge qui me rend sombre,
Une convention erronée dans laquelle je suis paumé,
Le diable me rit au nez.
Saint Denis, La Courneuve, Aulnay, passe par Blanc Mesnil,
Seule ma souffrance demeure, les bâtiments défilent…
Tout semble faux, coincé dans l’enclos d’une jungle qu’on bétonne,
Triste image du chaos sous toutes ses formes.
Des tonnes de béton et des visages gris
Pourris par le capitalisme et son imagerie.
J’observe le ciel lourd comme de l’acier,
Du ciment, puis m’assieds,
Attends lentement la fonte des glaciers.
Seul, sur un banc me demande pourquoi ?
Neuf trois ou quand tes racines font qu’on t’assassine.
Et parfois ses ruelles m’inspirent, des textes viennent au jour
Sur des mélodies soul qui veulent dire « au secours ».
Tu vois rien de neuf, j’ai des problèmes simples :
Comment ne pas donner ses seufs dans un monde de timps.
(Refrain)
Je suis comme une pierre qui roule livrée au hasard,
Un manuscrit oublié au fond d’un placard,
Fantôme translucide ou âme trop sensible
Qui plane entre les diamants seul avec Lucy.
Car le monde a changé en même temps que mon regard
Et je poursuis la vérité au fond de la nuit noire,
Etranger, tant qu’il y aura pas d’étoiles dans le métro
Qu’on criera dans le vide et qu’il y aura de l’écho.
Sorti de la matrice, les cicatrices que ça implique :
Peu de confort et mort à la fin de l’intrigue,
Limpide comme la Seine, les eaux du canal à Pantin,
Dans lequel j’ai perdu mes rêves enfantins.
Arrêt au frein à main sur voie d’accélération,
Hors de question que je rentre dans la vie dans ces conditions :
Je m’arrache à pied sans payer le péage, j’ai passé l’âge
De croire aux mensonges du système des lâches.
Refuse ce qu’ils voudront et arrête d’être sage,
Mai deux mille huit sous le goudron la plage…
La rage intacte mais quasiment inaudible
Quand le système réduit le champ des possibles.
Quand l’horizon s’obscurcit, que le manque d’espoir t’endurcit
Te pousse à vivre comme un cadavre en sursis,
Les choses sont sérieuses,
Rien à perdre, rien à gagner,
A part écrire et rapper des phases haineuses.
(Refrain)
Tu peux gueuler personne t’entendra,
T’es qu’un gars lambda,
Qui souffre en silence dans la France d’en bas.
C’est ce qu’on attend de toi, voilà pourquoi j’écris super tard
Qu’il y a peu d’espoir dans mon répertoire.
Angoissé au dernier degré,
J’ai fumé tous mes remords et picolé mon dernier regret.
Ma voix prend de la basse,
Mais leur monde ne m’offre pas de place
Et noie mes espoirs dans la paperasse.
Je suis différent depuis la naissance,
J’ai pas les défenses,
J’étais pas prêt pour une vie d’errance
Et maintenant la route est trop sombre,
On se tue pour pas grand-chose
Dans les décombres d’un monde qui explose.
La taule, l’asile, la rue ou un loyer à payer,
Des larmes de sang sur un disque rayé,
Moi, je veux pas être rassuré mais exalté,
Les yeux éclatés, la tête levée vers la voie lactée…
(Refrain)
Un secret (Out of time - 2010)
L’ennemi est puissant mais aussi stupide
Parfois peu conscient parce que trop cupide
Beaucoup trop confiant, pas assez lucide
Comment pourrait-il comprendre c’qui nous donne du style ?
Oubliez vos attentes, dressez les remparts
On a pas peur de la guerre on veut y prendre part
Donc préparez-vous au pire car qui est mobilisé ?
Poète prohibé, précaire, paupérisé
Qui a la haine et tous les sens aiguisés ?
L’extrême opposé de l’art non-politisé
Un parasite social des plus méprisés
Qui préfère la mort à la vie lobotomisée
Voilà pourquoi ils ont peur de perdre
Ils ont des armes, des tanks mais il leur manque le verbe
Et cette authentique colère venue des entrailles
La folie, l’euphorie d’un empire en flammes
(Refrain)
Pourquoi on fait ce qu’on fait et comment ?
Tu veux un secret ?
On a d'jà gagné…
…On a d'jà gagné, on attise le feu
Et ils s’en doutent un peu je suis prêt à le parier
Pourquoi cette vie on l’aime malgré nous ?
Tu veux un secret ?
On a d'jà gagné…
…On a d'jà gagné car menacé par tes zombies
C’est comme ça on vend pas ce qu’on vit !
L’ennemi est puissant mais aussi inculte
Comprend flaques de sang, crachats et insultes
Invente la violence, ensuite nous l’impute
Comment pourrait-il se dire que nous ne sommes pas dupes ?
Soyez prêts à mourir, tous, montrez-le tout le temps !
Qui peut asservir un homme quand sa peur fout le camp ?
Quand il s’affranchit enfin des chaînes, des contraintes
De l’arène restreinte du système qui l’esquinte
Y’a pas de demi mesure (non!), tout est cohérent :
Hardcore face à l’ennemi comme des chiens errants
Place aux maîtres sans pouvoir, sans esclaves
Le savoir incontestable, ancestral !
Voilà pourquoi ils vendent nos chairs, nos corps :
Ils ont besoin de nous, nous on les préfère morts
C’est pourquoi on a déjà gagné,
Mes frères, mes sœurs, la pire de leurs peurs
C’est qu’on soit allié…
(Refrain)
L’ennemi est puissant mais incompétent
Rarement à la hauteur de tout ce qu’il prétend
Attend nos erreurs en serrant les dents
Mais comment pourrait-il vouloir nous voir changer de camp ?
Car l’ennemi est puissant mais plus qu’abruti
A des connaissances savantes uniquement futiles
Il refuse de voir pourquoi les nôtres se mutinent
Mais finira à poil sans taules, état, ni usines !
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