
Brochure sur les ratonnades, à télécharger en bas de page.
Cette chronologie recense les assassinats perpétrés par des flics ou des « citoyens zélés » sur des immigré-e-s et descendant-e-s d'immigré-e-s depuis 1971. De nombreux articles sont issus d'une chronologie faite par Reflex-Assassin il y a 10 ans, qui s'intitulait « l'Etat assassine ».
Ce travail de rassemblements des différents crimes racistes d'Etat met en évidence une mécanique que je nommerai « ratonnade en boucle » qui se situe en trois temps : Il y a le flic qui tue, le plus souvent un maghrébin ou un noir, le plus souvent jeune, et le plus souvent habitant d'un quartier populaire; ensuite, il y a les médias qui portent la version policière et des représentant-e-s
de l'Etat, où la victime devient le /la coupable : « la police a fait son travail... »; puis il y a la justice qui prononce un non-lieu ou fait traîner l'affaire, pour finalement, le plus souvent innocenter l'assassin. Pendant ce temps, la colère gronde, le quartier est mis sous régime spécial, les dispositifs d'exceptions se répètent invariablement des « couvre- feux » aux « plans banlieues ».
L'expédition punitive se poursuit, la gestion néo-coloniale des quartiers s'illustre dans toute sa splendeur : Bouclage policier, harcélement, perquisitions, violences répétées, comparutions
immédiates pour « outrage », « rébellion » ou « violence en réunion » pour des personnes qui s'insurgent face à l'injustice, s'en suivent des sanctions judiciaires démesurées, le plus souvent du ferme...
Il est nécessaire de faire le lien entre ces affaires, d'en conserver la mémoire pour construire et étendre notre résistance. C'est de l'histoire des quartiers populaires qu'il s'agit, celle du colonialisme qui se perpétue. Il nous faut trouver des moyens de nous défendre face aux ratonnades. Tisser des liens de solidarité autour de toutes ces affaires...
Discours de Stokely Carmichael, membre des Black Panthers, pour la libération de Huey Newton en 1968 :
« Vous dites que Huey Newton est un prisonnier de guerre. Combien de personnes diront que ce n'est pas vrai, que le parti exagére ?
Je crois que c'est clair comme du cristal, l'Amérique a déclaré la guerre au peuple noir. Elle l'a fait quand elle a prit le premier noir d' Afrique. Elle n'a jamais dit les mots « Je déclare la guerre au peuple noir. » Non, elle ne l'a pas fait. Etudions notre histoire.
A ce jour les Etats-unis n'ont pas déclaré la guerre au Vietnam. Mais il y a la guerre au Vietnam. Ils ne l'ont pas déclaré à la Corée du nord , mais ils ont combattu en Corée du nord. Ils n'ont pas déclaré la guerre aux Indiens . Ils les ont éliminé. Ils les ont éliminé !
Nous devons définir notre position. Nous sommes en guerre. Huey P.Newton, ministre de la défense (du Black Panthers Party) est un prisonnier de guerre. Nous devons le libérer par tous les moyens nécessaires !"
13 mars 1971, Bonneville (HauteSavoie), Amer Saadi est frappé à mort à coup de manivelle.
21 mars 1971, Abdelhamid Djefaflia est tabassé à mort par une dizaine de personnes
23 mars 1971, le corps de Abdelkader Laïb est repêché au barrage de Fumay
22 avril 1971, Ivry, M. hadj Bekar Rekala est abattu de trois balles puis de coups de pelle sur la tête par des policiers dans la cour de l'usine de Copelait.
9 mai 1971, Paris 15ème, plusieurs cafés maghrébins sont attaqués.
17 mai 1971, Sakina Mouna, 15 ans est poignardée par Roger Kremer dont le pére avait été
tué pendant la guerre d'Algérie
20 mai 1971, Loiret, le corps de Salah Hadj est repêché dans l'écluse de l'Angelet.
22 mai 1971, le corps de Hamman Mohand est repêché dans le canal de la Vilette, visiblement roué de coups. Le rapport d'autopsie est refusé à la famille. Le même jour, deux autres cadavres sont retrouvés dans le même canal, un homme et une femme arabes, plaie au cou.
9 juin, Paris, 2 cafés maghrébins sont attaqués à Clichy et Vitry.
Août 1971, ChatenayMalabry.
La police surprend une tentative de holdup. Une course poursuite s'engage suivie d'une fusillade Mustapha Boukhezzer, à terre et sans armes, est abattu de 7 balles dans le dos par le brigadier Marchaudon. Celui ci est aussitôt couvert par ses collègues qui emploient tous les moyens pour justifier la légitime défense. Marchaudon avait déjà abattu un jeune Algérien dans le métro, toujours dans le dos, et avait obtenu un nonlieu. Il est défendu par l'avocate de « légitime défense » maître Garaud. Il comparaît libre au procès . Réquisitoire : 5 ans avec sursis. Il est radié de la police et à 10
ans d'interdiction de port d'armes.
27 octobre 1971, Paris, la Goutte d'Or, Djellali Ben Ali, Algérien de 15 ans, est tué d'une balle dans la nuque par le concierge de l'immeuble où il habitait. C'est le point de départ d'un grand mouvement antiraciste qui culmine avec une manifestationde 3000 personnes dont 2000 immigrés. C'est la première manifestation immigrée de masse à Paris. Depuis, Barbès est investi par la police et les CRS. Un mois plus tard, Sartre, Claude Mauriac, Foucault viennent à la Goutte d'Or dénoncer l'occupation policière...
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