
Brochure sur des luttes carcérales.
Une histoire partielle et partiale des luttes anticarcérales en deux temps : un premier volume constitué de récits de mutinerie, où les mutins nous offrent leur point de vue, et deux volumes consacrés à une chronologie de ces luttes des années 1820 à nos jours. Mettant l’accent sur les luttes collectives, ces brochures répondent à l’envie de lire l’histoire à travers des événements cristallisant les rapports de force qui caractérisent chaque situation de détention. De la réappropriation des lieux à la prise de parole, chacun de ces mouvements représente un obstacle potentiel dans les rouages toujours plus huilés de la machine carcérale. Des mouvements qui, comme les détenus, restent étouffés derrière les murs des prisons, pour en nier la portée. Mais l’union faisant la force et décuplant les volontés, de la sujétion au statut du sujet il y a un fossé que la lutte collective aide parfois efficacement à franchir.
Volume 1 : Récits de mutins et d’une mutine
Volume 2 : Chronologie des mutineries dans les lieux de détention français (1820-1987)
Volume 3 : Chronologie des mutineries dans les lieux de détention français (1988-2010)
Y'a du baston dans la taule est une brochure en trois volumes : Le premier est constitué de récits, le second et le troisième présentent une chronologie partielle des mutineries dans les lieux de détention français des années 1820 à nos jours.
Les luttes anticarcérales sont aussi vieilles que l’idée d’enfermement elle-même.
Qu’elles se passent à l’intérieur ou à l’extérieur des prisons, qu’elles soient collectives ou individuelles, clandestines ou légales, elles s’expriment différemment selon les possibilités, les énergies, les rapports de force, mais aussi suivant la situation, la prise de conscience et l’analyse de chacun-e.
En prison, la révolte peut, entre autres, prendre les aspects suivants : automutilation, grève de la faim, refus des plateaux repas, raffut, occupation des cours de promenades, prise d’otage, agression du personnel, destruction du matériel, évasion… Pour nous, la plupart de ces formes d’action font partie des mutineries carcérales car se mutiner, c’est « refuser collectivement et ouvertement de se soumettre aux ordres de l’autorité (militaire, policière, …) à laquelle on est assujetti » (Larousse). C’est cette (large) définition qui a guidé ce projet, et non l’application d’une quelconque hiérarchie dans les types de lutte.
On trouvera, d’abord, la republication de témoignages, dont ceux tirés du livre Y a du baston dans la taule, aujourd’hui épuisé, puis une chronologie faisant écho à ces paroles, et donnant une brève vision d’ensemble des révoltes des prisonniers contre leurs lieux d’enfermement.
Notre but n’est pas de faire dans le sensationnel mais de mettre en avant ces instants forts et collectifs entre détenu-e-s. Cela est d’autant plus important que la prison, par son fonctionnement, isole et sépare de manière accrue les individu-e-s. Non pas que dans ces instants ils / elles soient tou-te-s des potes, mais bien uni-e-s pour créer des brèches et des instants de liberté face à la
logique d’enfermement mortifère qu’est la prison . De plus, la mutinerie met en lumière de façon radicale les rapports de force existants, et délimite ainsi clairement autant les termes du conflit que ses protagonistes : les détenu-e-s en tant que force collective contre le pouvoir et ses sbires. Cela est d’autant plus frappant lorsque les mouvements se font à l’échelle nationale avec des revendications communes. Il est bon de rappeler qu’en prison, encore plus qu’ailleurs, il n’y a pas d’acquis. Tout ce qui est gagné par les luttes peut disparaître du jour au lendemain.
Il y a, depuis vingt ans, une baisse significative du nombre de luttes collectives.
Le chacun pour soi tend de plus en plus à remplacer la force du nombre, et l’individualisme et le consumérisme parviennent souvent à balayer certains idéaux politiques forts. De plus, l’évolution du comportement de la population pénale qui se soumet à l’autorité et le renforcement des systèmes de sécurité et d’isolement développés par l’Administration Pénitentiaire (AP), font que les mouvements sont de plus en plus difficiles à organiser. Espérons que cette tendance ne soit que passagère et qu’il y ait dès lors un renouveau des luttes.
Enfin il nous semble important de faire circuler la mémoire de ces années, assez peu connue, de combat carcéral.
Contre toutes les prisons !
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