"Le harcèlement continue" - Lettre ouverte de la famille Kraiker

13/02/2017



Le mardi 25 janvier au soir, Wassil est au kebab avec Amine en train de regarder le match de la Côte d’Ivoire à l’angle de la rue des 7 Arpents. Ils partent ensuite chercher le sac d’Amine à Scandicci. Là, ils voient des gens courir et la police (BST et BAC) qui court vers eux. Wassil et Amine prennent la fuite, la police les rattrape et les accuse d’avoir participé à un attroupement armé. Wassil a bien entendu un policier de la BST crier : « Y’a Kraiker, y’a Kraiker, attrapez-le » !

Wassil et Amine sont emmenés au commissariat de Pantin avec Abdelali, Massinissa et Zinedine (seul majeur), d’autres copains de Wassil habitant à Pantin, arrêtés pour les mêmes soupçons.

Sans preuves, ils sont placés en garde à vue pendant 48h. à l’issue de ces 48h, 3 jeunes sont relâchés. Seuls Wassil et Zinedine seront déférés à Bobigny, le 26 janvier à 23h.

Wassil n’a pas été nourri lors des 24h qui ont suivi la prolongation de sa garde à vue (24h donc). Ils dorment avec un drap sale pour 4 à même le sol en plein mois de janvier.

Le 25 janvier, lors de son audition, Wassil est étonné d’apprendre qu’on l’accuse de détenir une béquille. Wassil nie du début à la fin avoir eu une béquille en sa possession et fait de même devant le juge pour enfants.

Wassil est nargué et menacé pendant sa garde à vue par les policiers dont Christian, chef de la BST, déjà présent lors de l’agression du grand frère de Wassil, Bilal.

Voici les remarques entendues :

« Alors, ton père va toujours dire que t’es un enfant modèle ? »

« C’est dommage que j’avais pas un flashball, je t’aurais tiré sur la tête »

« Montre-nous comment tu pleures ! »

« Votre association ne sert à rien »

« à cause de vous, un de nos collègues a été viré »

« Et vous voulez pas vous entretuer ? »

Quand les 3 jeunes sont sortis, ils ont demandé : « Wassil vous le libérez pas ? ». On leur a réépondu : « Non, Wassil il va aller au dépôt ! »

Un certificat médical établi sur réquisition établit que Wassil a subi des violences : gaz lacrymogène, clé de bras, gifles. Abdelali et Zinedine ont été frappés également.

Comme vous le savez, cette affaire n’est pas la première. Depuis plus d’un an, nous subissons une série de contrôles à répétition, arrestations, contraventions sur des faits surdimensionnés ou imaginaires, violences. Dernière contravention (agent verbaliseur 00186594) pour des faits le 26 janvier à 21h13 pour « bruit ou tapage injurieux troublant la tranquillité d’autrui », alors que Wassil était en garde à vue au commissariat !

Tout cela depuis que notre fils aîné, Bilal a été mutilé au testicule suite à une violente arrestation et a porté plainte contre la BST.

Ce dernier épisode nous inquiète énormément. Nos enfants ne peuvent marcher dans la rue sans être soupçonnés, puis contrôlés, arrêtés et/ou frappés. Mon fils n’a que 16 ans et est lycéen en seconde section optique.

Nous vous avions envoyé une lettre en avril 2016 relatant le début de cette série de harcèlements. La situation ne s’apaise guère, au contraire. Qu’attendons-nous pour agir ? Nous souhaitons notamment avertir le juge d’instruction Mme Bay Béatrice et le juge pour enfants de Bobigny pour les informer des menaces et du harcèlement permanent que subissent nos enfants. Nous envisageons de porter plainte pour harcèlement et menaces. Il y a eu encore des arrestations et des violences ces jours-ci sur des enfants du quartier.

Merci par avance de l’aide que vous pourrez nous apporter, nous craignons pour la sécurité de notre famille.

La famille Kraiker


Contact : violencespolicierespantin@gmail.com

FB : Comité de vigilance contre les violences policières à Pantin



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